Dans le cadre de notre mission d’information, nous publions ci-dessous un éditorial vu sur le web aujourd’hui. La thématique est «voitures de collection».

Le titre suggestif (A Compiègne, la restauration des harnais qui équipaient les chevaux des voitures du XVIIIe siècle leur offre une « renaissance ») parle de lui-même.

Annoncé sous le nom «d’anonymat
», le journaliste est connu et fiable.

Cet éditorial peut donc être pris au sérieux.

Sachez que la date d’édition est 2022-11-27 23:43:00.

L’article :

Une collection exceptionnelle de voitures d’apparat du temps de la noblesse est réunie au château de Compiègne. Pour les conserver et les restaurer, aucun détail n’est négligé, pas même les harnais, qui demandent des mains habiles et une patience à toute épreuve.

Le harnais est dans un « très mauvais état« , lance Patricia Dal Pra, restauratrice textile. Le constat est posé. Mais rien qui ne fasse peur aux restauratrices missionnées par le musée de la voiture de Compiègne.

Aucun détail n’est négligé, pas même les harnais qui équipaient les chevaux. Utilisés au 18ème siècle, ces cuirs et tissus en danger sont restaurés par des mains patientes et habiles. 

« On voit bien qu’il y a beaucoup d’usure au niveau du cuir, des arrêtes de cuir« , poursuit-elle en ajoutant que le harnais a déjà « servi » et a « été exposé à la lumière pendant longtemps« , rompant le tissu à « tous les endroits où il y avait des pressions« . En effet, ces harnais sont restés pendant 70 dans la même vitrine et la lumière du jour leur a été fatale. 

Le plus complexe pour les restaurateurs, c’est de « composer avec des restaurations antérieures« . Patricia Dal Pra nuance néanmoins en expliquant qu’il ne s’agit pas de « restaurations » mais de « réparations« . Beaucoup de colle a été utilisée par le passé, ce qui « rigidifie le tissu » et l’empêche de « piquer dedans« . Elle est donc « obligée d’utiliser de nouveau de la colle« , notamment celle en amidon, qui permet de refixer les parties encollées. 

L’autre problème que pose cet objet se trouve « au niveau des textiles« . Le travail de Patricia Dal Pra consiste alors « à coudre tous les galons qui sont sur les arrêtes des harnais pour qu’on ait plus ces côtés soulevés qui font que ça paraît dépenaillé« . 

Il lui faudra plusieurs jours pour poursuivre cette oeuvre. « C’est d’autant plus infini qu’on ne se limite pas à la stabilisation, on n’est pas partis dans de la restauration où on réintroduit des pièces de tissus, j’ai seulement fait ça pour les deux lanières de devant » car elles sont très visibles. 

Il faut aussi trouver le bon équilibre et se « limiter à un certain niveau d’intervention parce que si on se met à faire quelque chose de très brillant pour le métal et qu’en textile, il y a des zones sans textile par exemple, il y aura un décalage« . 

Cette minutie est également partagée par Aude Legrand, restauratrice cuir. « Je suis en train de nettoyer les cuirs parce que non seulement ils ont été fortement graissés pendant leur vie mais en plus, il y a une couche épaisse d’encrassement qui s’est rajoutée« . Il y a donc un aspect de la surface qui est « grisâtre » alors que le cuir d’origine avait un aspect « rouge bordeaux« . 

Pour elle, le cuir est intéressant à travailler, de part sa « complexité du fait de la présence d’autres matériaux » comme le métal ou le textile, « mais également parce qu’il a perdu soit sa résistance ou alors il a été fortement restauré« . En résumé, « on compose toujours avec son histoire et on fait en sorte de rendre la restauration non visible« . 

Dans ce travail, il n’y a jamais de solution idéale et il faut toujours « trouver des solutions alternatives, il y a une réflexion permanente« . C’est ce qui lui plait dans ce travail : la complexité, toujours rechercher des « solutions techniques« .

D’ailleurs, d’un point de vue technique, ce harnais est « un très bel objet » qui demande une certaine réflexion par rapport à la remise en forme. « Ici, il est encore déformé alors qu’il y a déjà eu une remise en forme« , note Aude Legrand. 

Pour Maria-Anne Privat, conservateur en chef du patrimoine, il s’agit d’un véritable jeu de piste, et même d’un « casse-tête« . Chaque harnais appartenait à un même ensemble et n’est pas composé des mêmes éléments « et à chaque fois, nous nous interrogeons sur quelle partie le compose parce que cela conditionne sur quel cheval il était positionné dans l’attelage« . 

En l’occurrence, ici, « on a un harnais qui appartient à un ensemble de six harnais, le musée de la voiture conserve les six donc il faut les reconnaître en énumérant les différentes parties qui composent le harnais pour deviner sur quel cheval il était positionné« . 

Ce travail est loin d’être simple et l’apprentissage est permanent. « On se réfère à un certain nombre d’ouvrages, souligne Maria-Anne Privat. Notamment un ouvrage du XVIIIème siècle de Garsault sur L’art du bourrelier et du sellier qui décrit bien chaque partie et selon chaque élément, à quel cheval ça appartient : celui qui se trouve au premier rang, à droite, à gauche, en second ou au contraire, en sixième position« . 

Finalement, malgré la minutie et les complexités de ces harnais « qui étaient vraiment mal présentés et en danger« , l’équipe est fière de les faire renaître.

« Ils étaient en danger donc c’est une renaissance et un sauvetage d’un patrimoine qui est assez rare, qui est précieux et qui mérite de faire rêver notre public« , qui pourra aussi se lancer dans un jeu de piste une fois qu’ils seront de nouveau exposés.

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