Nous avons remarqué un éditorial sur internet dont le propos est «voitures de collection».
Son titre suggestif (Pour Yannick Blouin qui tire sa révérence : « La police, c’est l’affaire de tous ») est évocateur.
Sachez que l’éditorialiste (présenté sous le nom d’anonymat
) est positivement connu pour plusieurs autres papiers qu’il a publiés sur le web.
Vous pouvez donc faire confiance aux informations qu’il donne.
La date de parution est 2023-08-23 03:01:00.
Muté à Rennes en tant que Directeur interdépartemental de la police nationale, le contrôleur général Yannick Blouin dresse le bilan après quatre ans de bons et loyaux services à la tête de la Direction départementale de la sécurité publique de l’Hérault (DDSP 34).
Août 2019 – août 2023, que retiendrez-vous de ces quatre ans passés à la tête de la DDSP 34 ?
Ce que je retiendrai, c’est que je suis arrivé à Montpellier en pleine crise des Gilets jaunes, tout comme le préfet Jacques Witkowski et le procureur de la République Fabrice Bélargent d’ailleurs. Et je dois avouer que j’ai été très surpris de la radicalité du mouvement et de sa régularité puisqu’il avait lieu tous les samedis. On a mis en place une stratégie payante avec une série d’interpellations et une politique pénale qui s’est montrée assez offensive.
Le deuxième gros dossier a été la crise sanitaire du Covid en 2020 où, là encore, j’ai pris le taureau par les cornes et j’ai testé le système “binaire” avec des vacations de 12 h 08. Ça s’y prêtait vraiment très bien. J’ai fermé les bureaux de police et gonflé les unités et les brigades de roulement de manière qu’on ait beaucoup de patrouilles sur le terrain en journée comme la nuit. D’autant qu’à l’époque j’avais senti qu’il fallait que je réorganise le service et que je change les modes de fonctionnement. Ça a un peu grincé des dents au début mais à la rentrée on l’a entériné. J’ai ainsi pu filiariser la sécurité publique avec des gens en tenue d’un côté et des gens en charge du judiciaire de l’autre.
De façon chronologique, je retiendrai aussi la réforme des retraites début 2023 avec des cortèges sauvages entraînant de nombreuses dégradations.Ce fut une période où l’on a pu compter sur l’aide précieuse des gendarmes, notamment sur Béziers ainsi que sur le dépôt pétrolier de Frontignan qui avait été bloqué. Il y a vraiment eu une belle entraide.
Sans oublier, enfin, les émeutes récentes provoquées par cette affaire à Nanterre (NDLR, la mort du jeune Nahel) où l’on a dû faire face à deux nuits assez chaudes, contenues à La Paillade, durant lesquelles on a tiré plus de mille grenades. On a quand même eu six blessés légers dans nos rangs, il faut le dire. Le troisième soir, en l’espèce le samedi, certains ont voulu se mettre à piller les commerces du centre-ville. Et là, bien aidés par les services de la police municipale que je tiens à féliciter publiquement pour leur mobilisation, on a fait trente-deux interpellations pour vingt-quatre gardes à vue. Sur les treize ou quatorze délinquants qui ont été déférés, il y a d’ailleurs eu des peines de prison ferme avec mandat de dépôt à l’audience. Ce n’était pas forcément des gens des quartiers mais plus des gens appartenant à la mouvance ultragauche. Sans compter les opportunistes qui s’y sont greffés de par l’effet de meutes.
Vous avez aussi eu la problématique des mineurs non accompagnés à gérer…
Ne m’en parlez pas. C’était une catastrophe, on en interpellait une cinquantaine par mois. Et tout ça pourquoi ? Parce qu’ils étaient placés dans des hôtels en périphérie immédiate de l’Écusson. Je parle d’une frange bien sûr, pas tous. Mais en tout cas, ceux qui posaient problème détroussaient tout ce qu’ils pouvaient avec une augmentation significative des vols avec violences, vols à l’arraché, coups de couteau, contrebandes de cigarettes et de médicaments… À cela, il faut rajouter une présomption de majorité. Heureusement, on a su bien lutter contre ce phénomène qui s’est quasiment asséché. Aujourd’hui, on n’a plus qu’une poignée de cas à traiter par mois.
Qu’en est-il des chiffres de la délinquance générale ?
Elle est en baisse grâce au travail de visibilité, de partenariat, de police judiciaire… Il y a eu un fléchissement de la délinquance sur 2020, 2021 et 2022. Je dois vous avouer qu’on assiste à une remontée de la délinquance de 10 % à peu près sur le département et sur Montpellier pour une multitude de raisons. Parmi lesquelles, l’inflation, avec un contexte économique pas très réjouissant. Il y a ainsi plus de vols et de cambriolages. Maintenant, les gens se servent. C’est ce qu’on appelle la délinquance d’appropriation. Les atteintes aux biens augmentent ainsi de 18 à 20 %. Alors que les atteintes aux personnes sont en train de baisser.
Vous êtes un fervent partisan des Groupes de partenariat opérationnel (GPO), est-ce parce que vous pensez que la sécurité est l’affaire de tous ou parce que vous savez que la police n’y arrivera pas seule ?
Parce que la police, c’est l’affaire de tous, avec des partenaires clairement identifiés. C’est pour ça que j’ai mis en place des pôles partenariaux dans des secteurs bien déterminés tels que La Mosson ou l’Écusson. Ça passe d’abord par un diagnostic sur un territoire donné puis on met en place une stratégie avec les acteurs tels que les bailleurs, le transporteur public, la SNCF, la Suge, la police municipale, l’Éducation nationale, les associations de commerçants… Puis on identifie des actions concrètes et on détermine qui va les porter. La police ne peut pas tout régler toute seule.
Un discours sans langue de bois
Dans les salons feutrés de la préfecture, Yannick Blouin, connu pour son franc-parler, n’a pas mâché ses mots, hier soir. Petit florilège…
– « Ma première année a été horrible avec les Gilets jaunes surtout que le maire de l’époque, c’était pas trop trop ça, la sécurité. Je peux le dire, je m’en vais. Dès que Michaël a été élu, les choses ont changé très rapidement… »
– « Concernant la réforme de la police nationale, il faut arrêter d’avoir une Police judiciaire dans sa tour d’ivoire et nous, en sécurité publique, on n’arrête pas de se bouffer la délinquance du quotidien. On a l’impression qu’on a des enquêteurs dans la ville et d’autres qui ont besoin de temps longs. Clemenceau, c’est fini… On a un uniforme et c’est le même, on n’est pas “PJiste”, “Pafiste”, etc., on est tous des flicards. »
– « Les réseaux sociaux, c’est vraiment une belle m…, ça peut véhiculer le meilleur mais aussi le pire et une fois que c’est parti même si c’est faux, bein on y est. »
– « Il faut que les politiques réfléchissent vite et bien, qu’ils soient volontaristes et courageux, car le pays ne va pas bien. Et la police non plus parce qu’elle n’est pas très soutenue. Donc à force, ça commence à faire beaucoup. Je ne suis pas en train de vous dire que je cautionne les arrêts maladie (affaire Hedi), non, au contraire, car à mon sens ce n’est pas du tout le bon moyen d’expression pour se faire entendre. Mais quand même. Là, le mur est en train de se lézarder. Certains sont revenus au boulot mais l’initiative est en train de tomber. Ça veut dire qu’ils sont ronchons. Il va falloir arrêter de douter de la parole du policier. Et tant qu’on ne va pas réaffirmer la place et le rôle du policier dans notre société, comme celle du prof et du soignant, qui sont des référents et des piliers, à un moment donné, ça va très très mal se passer. Il est temps de nous faire confiance… »
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