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Le titre suggestif (Cannes se prépare à accueillir un musée pour mettre en valeur l’art contemporain africain) parle de lui-même.
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L’éditorial a été diffusé à une date notée 2022-07-14 05:00:00.
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L’exposition « Bande-annonce », qui présente une centaine d’œuvres de la collection de Jean Pigozzi dans l’ancienne la gare maritime de Cannes, porte bien son nom. Car cet accrochage orchestré par Elizabeth Whitelaw et Jérôme Neutres est un avant-goût d’un futur « musée Pigozzi » annoncé lors du vernissage, le 11 juillet, par David Lisnard, maire (Les Républicains) de la ville azuréenne. Depuis longtemps déjà, Jean Pigozzi, « Johnny » pour les intimes, aspirait à ouvrir un lieu pour abriter si ce n’est l’ensemble, du moins une grosse partie de ses œuvres d’art contemporain d’Afrique.
L’excentrique en chemises hawaïennes, qui tutoie les magnats de la finance et de la tech comme les célébrités, pense à sa postérité. « Ce serait triste que trente ans de travail disparaissent si un jour je suis écrasé par un bus et que deux méchantes dames de salles de ventes viennent tout emballer et disperser les 10 000 œuvres », confie-t-il, impassible comme toujours.
L’héritier de la firme automobile Simca a grandi avec des Renoir et des Sisley aux murs de l’appartement familial de Neuilly. Adulte, il achète les attributs de sa classe d’âge et de son milieu, Andy Warhol et le pop art, sans grande conviction. Jusqu’à ce qu’il découvre en 1989 l’exposition « Les Magiciens de la Terre », à La Villette, qui participe à faire connaître des artistes non occidentaux, d’Asie, d’Amérique latine, mais aussi du continent africain.
Trouver un ancrage pérenne
C’est le déclic ! « Pour moi, l’Afrique c’était des masques en bois et des chiens hérissés de clous », précise-t-il. Il missionne alors André Magnin, l’un des cocommissaires de l’exposition pour lui monter une collection. Le budget est illimité mais, à l’époque, les œuvres s’achètent pour une bouchée de pain.
En tout, Jean Pigozzi a déboursé 25 000 à 100 000 euros par an, sur vingt ans, une somme qu’il aurait pu « dépenser en boîtes de nuit, dans des équipes de polo ou des maîtresses suédoises », souligne-t-il, volontiers provocateur. Sans jamais mettre les pieds en Afrique, il se constitue un ensemble de référence, marqué par un penchant pour l’école populaire de Kinshasa (République démocratique du Congo) et l’artiste ivoirien Frédéric Bruly Bouabré, dont il possède pas moins de 150 dessins. Saluée par certains, la collection sera décriée par d’autres qui lui reprochent une vision exotique, voire néocolonialiste du continent.
A partir de 1991, cet ensemble fait le tour du monde. Mais Jean Pigozzi rêve de lui trouver un ancrage pérenne. En 2019, il donne 45 œuvres au prestigieux MoMA de New York, qui organise une exposition des cités futuristes du sculpteur congolais Bodys Isek Kingelez. D’autres villes sont sur les rangs.
« On a été en discussion pendant des années à Paris, sans que jamais cela n’aboutisse », se souvient André Magnin. Jean Pigozzi se rabat sur Monaco, où l’ensemble avait été exposé en 2005 au Grimaldi Forum. Les pourparlers sont avancés, le collectionneur à l’oreille du prince Albert.
Le choix de la chapelle Saint-Roch
« Mais le Rocher est tellement petit que chaque mètre carré est convoité comme sur les Champs-Elysées, souffle Jean Pigozzi. Entre un musée d’art africain et une clinique spécialisée dans le botox, le choix est vite fait ! » D’autres projets, en Norvège notamment, tombent aussi à l’eau.
Jusqu’à cette rencontre, voilà un an, avec David Lisnard. L’édile, qui a engagé la rénovation du centre d’art de la Malmaison, sur la Croisette, veut placer sa ville sur la carte de l’art contemporain. Et il a des projets de musée en pagaille, autour du cinéma, de la mer, de l’exploration. Pour celui qui organise cette année les rencontres culturelles Cannes Dakar, pas de doute, « l’Afrique est l’un des pans majeurs d’avenir des arts plastiques ».
Jean Pigozzi est séduit. Cannes est à 20 minutes en voiture du Cap d’Antibes, où cet intime de la jet-set passe depuis toujours ses étés dans sa splendide résidence familiale. La métropole de 160 000 habitants s’anime au gré des festivals et des rencontres professionnelles. « Elle est fréquentée par des millions de visiteurs de tous les pays, de tous les milieux, un vivier autrement plus diversifié que le Marais à Paris », vante Jérôme Neutres.
Plusieurs espaces sont visités : la gare maritime, où se tient aujourd’hui l’exposition « Bande-annonce », un ancien comptoir provençal du verre dans le quartier Saint-Louis, un espace à la Bocca. Mais c’est finalement la chapelle Saint-Roch qui rallie les suffrages. Cet ancien lieu de culte désacralisé se trouve en plein cœur du Suquet, le quartier historique de Cannes. Et pour ne rien gâcher, il voisine un autre centre d’art, le Suquet des artistes, installé depuis 2015 dans une ancienne morgue.
« Un musée du XXIe siècle »
David Lisnard a déjà fait le calcul : il faut environ 7 millions d’euros pour réhabiliter l’église. La ville apportera son écot, mais il espère pouvoir compter sur un partenariat public-privé. « On travaille d’arrache-pied pour essayer d’ouvrir le musée le plus rapidement possible, on espère en 2026 », ajoute Maud Boissac, directrice des affaires culturelles de la ville.
L’inventaire des œuvres données n’a pas encore été finalisé. « Il s’agira de plusieurs milliers d’œuvres, données en deux temps, du vivant de Jean Pigozzi et après sa mort », précise Maud Boissac. Le collectionneur septuagénaire, qui entend en assurer la direction artistique les premières années, le promet, « ce ne sera pas un musée figé », encore moins circonscrit à une géographie, même si l’Afrique sera la dominante.
« J’aimerais que ce soit un musée du XXIe siècle, confie-t-il, qu’on organise des performances en duplex avec des pays africains, qu’on fasse rayonner l’art contemporain africain dans le monde à partir de notre base cannoise. »
« Bande-annonce, la collection Pigozzi à Cannes », jusqu’au 21 août, gare maritime, boulevard de la Croisette, Cannes, www.cannes.com
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