Information toute fraiche : et si la police retrouvait enfin son meurtrier ?

La nuit est animée, ce 7 septembre 1996 à Las Vegas. Un combat de boxe vient d’avoir lieu entre Mike Tyson et Bruce Seldon au MGM Grand. Dans le public, de nombreuses personnalités sont venues assister au match. Parmi elles, Tupac Shakur, qui, une fois l’évènement terminé, monte en voiture avec son entourage, n’imaginant pas qu’il s’apprêtait à mourir quelques instants plus tard.

Alors que son véhicule roule sur le Strip, il est visé par une rafale de tirs provenant d’une Cadillac blanche. Touché par quatre balles, l’interprète de « All Eyez on Me » meurt six jours plus tard à l’hôpital. Si ce drame a marqué un peu plus sa légende, il a également écrit l’une des pages les plus tragiques de la guerre des gangs opposant la Côte Ouest à la Côte Est des États-Unis. Dans les années 1990, les rappeurs de ces deux parties de l’Amérique ne reculent devant aucune provocation ni violence pour montrer leur puissance.

Une précédente fusillade à New York

À l’Ouest, le visage de Tupac s’affiche partout, à l’Est, c’est son ancien ami devenu rival Notorius B.I.G qui mène la danse. Après le décès de Tupac, les premiers soupçons se portent sur ce dernier, qui nie en bloc. Quelques années plus tôt, Tupac avait accusé publiquement Biggie et Sean « Diddy » Combs (Puff Daddy) d’avoir été au courant d’une première fusillade survenue en 1994 au cours de laquelle il avait reçu 5 balles à la sortie d’un studio d’enregistrement. Les deux avaient catégoriquement nié ces allégations.

Le 9 mars 1997, un an après le meurtre de Tupac, Notorius B.I.G est lui-même assassiné, à 24 ans, alors qu’il se trouvait en terre hostile, à Los Angeles. La ressemblance entre les deux affaires ouvre alors la porte à toutes les spéculations. Les nombreuses théories sont aujourd’hui encore alimentées par le fait que personne n’a jamais été inculpé.

Une perquisition chez Keffe Davis

Mais l’enquête concernant le meurtre de Tupac Shakur pourrait enfin connaître une avancée. Le 17 juillet dernier, la police américaine a procédé à une perquisition dans une maison de la banlieue de Las Vegas, appartenant à la femme de Duane « Keffe D » Davis, ancien membre du gang des Crips. L’homme n’est pas inconnu de ceux qui suivent cette affaire puisqu’il est l’oncle d’Anderson Davis, rival de l’artiste et membre actif des Crips. Il fut longtemps considéré comme le principal suspect dans le meurtre du rappeur et a été tué en 1998.

ABC News rapporte que la police a récupéré plusieurs ordinateurs pouvant contenir des images de suspects potentiels, mais également un téléphone, un magazine mettant en vedette le rappeur, plusieurs balles de calibre.40 et deux « tubes contenant des photographies ». Ces photos, datant des années 1990, montrent des personnes qui à l’époque étaient soupçonnées d’être liées à des gangs ou à des activités de gangs et pourraient être directement ou indirectement liées au meurtre de 1996.

Les mémoires de Keffe Davis

Une copie des mémoires de Duane « Keffe D » Davis publiées en 2019 et intitulées « Compton Street Legend » a également été saisie. « Je suis l’un des seuls témoins oculaires vivants du meurtre de Tupac, qui connaît également l’étendue de cette histoire et les plus vastes raisons qui ont provoqué les meurtres de Tupac et Biggie », a-t-il notamment écrit dans ce livre. De nombreux autres témoins étaient présents au moment du meurtre de Tupac, mais tous ont refusé de coopérer avec la police, laissant peu à peu l’affaire piétiner.

C’est en 2018 que Duane « Keffe D » Davis – malade d’un cancer – a accepté de s’exprimer pour la première fois, affirmant qu’il était bien dans la Cadillac blanche qui a visé le rappeur. Il n’a également pas hésité à livrer le nom de son neveu, indiquant qu’il se trouvait à l’arrière du véhicule ce soir-là. Evoquant « le code de la rue », il a refusé de donner les noms du ou des tireurs. Huit ans plus tôt, il avait dans la plus grande discrétion accepté de répondre aux autorités, racontant ce qu’il savait des meurtres de Tupac et Notorious B.I.G. Dans ses mémoires, il a expliqué avoir fait ça pour se protéger lui et 48 de ses associés impliqués dans le gang des Crips, alors qu’ils risquaient des peines de prison à vie dans différentes affaires.