Nous allons mettre en pleine lumière ce post qui vient d’être publié, dont le propos est «voitures de collection».
Son titre séduisant (premier modèle de la marque pensé pour l’Europe de l’Ouest) est sans ambiguïté.
Annoncé sous le nom «d’anonymat
», l’auteur est reconnu comme quelqu’un de sérieux pour plusieurs autres posts qu’il a publiés sur le web.
Vous pouvez de ce fait donner du crédit à cette parution.
L’article source mentionné :
Nous sommes à l’automne 1982. Après des mois de négociations et de tracasseries administratives, le gouvernement communiste de Tchécoslovaquie donne enfin son accord pour produire une nouvelle gamme de véhicules dans l’usine Skoda. Il en est ainsi, à l’époque, dans les pays de l’est : rien ne se décide sans l’accord du parti communiste.
Pour la marque, l’enjeu est énorme. La gamme Skoda est dépassée et si le marché intérieur est protégé des exportations, il est de plus en plus compliqué d’exporter ces modèles à moteur arrière. Le chantier est immense, le budget réduit au strict minimum. Skoda n’a pas le droit à l’erreur.
Un cahier des charges ambitieux
Un vent de liberté souffle sur le mur de Berlin, et Skoda le sait. Dans six mois, un an ou dix ans, il faudra se mesurer frontalement à la tendance européenne. A l’heure où Lada prépare une Samara moderne et où les Volkswagen Golf et Peugeot 205 dominent l’Europe, il faut réagir d’urgence. Les nouvelles Skoda auront évidemment le moteur à l’avant et abandonneront également la propulsion, au profit de la traction.
Si l’accord du parti communiste a mis longtemps à arriver, le constructeur n’a pas attendu le feu vert pour développer un prototype roulant. La Skoda 780, développée en 1979 va servir de base au projet Favorit.
Dès le début du projet, les ingénieurs tchèques vont faire preuve de créativité. Comparé au modèle précédent, le nombre de pièces est réduit de 405 à 227. La Favorit, plus courte de 40 mm se montre pourtant beaucoup plus habitable et offre un volume de chargement plus important.
Guerre de design
Pour le design, les dirigeants de Skoda ont besoin de sang neuf. A l’occasion du Salon de Genève 1983, ils vont rencontrer plusieurs designers. Giugiaro, dont un précédent projet avec Skoda est tombé à l’eau, décline la proposition tchèque. Pininfarina, de son côté, se voit dans l’obligation de refuser également. Son contrat avec Peugeot l’empêche de collaborer avec d’autres constructeurs européens.
Finalement, le marché se dispute entre le carrossier français Chausson et le styliste italien Bertone. Le 1er janvier 1983, la prestigieuse maison italienne remporte le contrat. La prochaine Skoda aura des traits italiens, et une technologie un peu allemande.
Porsche à la rescousse
Pour se rapprocher au maximum des standards de qualité et de performance européens, les ingénieurs de Skoda n’hésitent pas à se tourner vers l’ouest. Tout au long du processus de développement, ils font appel à des spécialistes externes européens.
Mais la plus grosse contribution est certainement à mettre au crédit de Porsche, qui travaille sur l’intégration du moteur, sur la géométrie du train avant ou encore sur la réduction du volume sonore à l’intérieur de l’habitacle.
La phase finale de développement de la Favorit se fera au centre de tests Porsche à Weissach, en Allemagne (de l’Ouest).
Quel moteur pour la Favorit ?
Chez Skoda on est conscient que le quatre cylindres maison, qui a fait ses débuts en 1964, ne pourra pas être monté dans la nouvelle compacte, tel quel. Rapidement, on privilégie donc l’achat d’un moteur auprès d’un autre constructeur.
Une dizaine de motoristes sont approchés. Seuls Nissan, Isuzu, PSA et Volkswagen se montrent intéressés. C’est ce dernier qui ira le plus loin dans les négociations, envoyant une délégation à l’usine de Mladá Boleslav (Tchéquie) en avril 1986. Les allemands proposent alors un test à Skoda.
Entre septembre et novembre 1987, les ingénieurs Skoda montent des quatre cylindres Volkswagen dans leurs prototypes pour une série d’essais. Les résultats sont convaincants, mais les comptables de Skoda mettent leur véto. Le budget de développement de la Favorit fond comme neige au soleil.
Du neuf avec du vieux
On reprend donc le bon vieux moteur maison avec un double objectif : passer cette antique mécanique à l’essence sans plomb, et augmenter considérablement sa durée de vie.
Sièges de soupapes et soupapes et pistons sont renforcés par l’utilisation de matériaux de meilleure qualité. Les chemises de cylindre et le vilebrequin sont revus, et l’étanchéité du moteur peaufinée.
Le moteur se montre plus silencieux, plus respectueux de l’environnement, et accepte enfin l’essence sans plomb qui s’est généralisée en Europe de l’ouest. La durée de vie du moteur Skoda passe de 100 000 à 250 000 km !
Des tests poussés
Pour réussir son pari, Skoda doit commercialiser un véhicule parfaitement fiable. De nombreux essais sur route sont effectués avec des prototypes qui parcourent plus de 250 000 kilomètres.
On teste la résistance de la Skoda 781, le nom provisoire de la Favorit, dans les Alpes et même au Mont Ventoux, en pleine chaleur. Pour terminer, un des prototypes parcourt 150 000 km en une seule fois avec une charge de 450 kilos, répartie entre les sièges et le coffre.
Fin septembre 1987, la voiture est jugée prête pour la commercialisation.
La révolution !
La Skoda Favorit est présentée pour la première fois le 16 septembre 1987 à la 29ème édition du Salon International de l’Ingénierie à Brno, devant des centaines de milliers de visiteurs.
Avec sa conception moderne, sa traction avant et son design, la Favorit est un véritable événement national. Après une période de rodage, la production en série est lancée début décembre 1987.
A peine deux ans plus tard, la révolution de velours va rebattre les cartes. Comme pressenti, Skoda va devoir affronter une concurrence mondiale. Pour survivre, une seule solution : se tourner encore un peu plus vers l’ouest.
Elle impressionne Volkswagen
Dès 1987, un exemplaire de la Favorit avait été amené à Wolfsburg pour subir un examen complet. Le Dr. Hahn lui-même découvre la compacte de près et se montre séduit.
L’accord pour fournir un moteur aux Tchèques à échoué mais les dirigeants de VW n’ont pas dit leur dernier mot. Le 22 mars 1990, le président de Volkswagen, Carl Horst Hahn s’assoie autour d’une table avec plusieurs représentants tchèques, dont le président du parlement et le ministre de la métallurgie et de la mécanique.
Volkswagen rachète Skoda
Quelques mois plus tard, le groupe Volkswagen se porte acquéreur de Skoda. L’année suivante, la Favorit bénéficie d’un premier restylage avant de connaître une importante mise à jour en 1993.
Pour marquer la nouvelle ère de la marque, Volkswagen plante 548 drapeaux sur une Skoda Favorit, pour symboliser les 548 modifications apportées à la voiture. En 1995, Volkswagen se contente de transformer la Favorit en Felicia, preuve de ses qualités intrinsèques.
La Favorit sera le premier modèle de la marque pensé pour l’Europe de l’ouest. Un modèle essentiel dans l’histoire du constructeur.
Les tarifs d’époque en 1989
En 1989, la Skoda Favorit était proposée en France au tarif de : 46 990 F.
Le SMIC horaire était alors de 29,91 F.
Il fallait donc travailler 1 572 heures pour se l’offrir (soit environ 45 semaines de 35 heures !)
Aujourd’hui, la moins chère des Skoda Fabia est proposée à 17 370€. Le SMIC horaire est désormais de 11,07€. Il faut travailler 1 560 heures pour s’en offrir une.
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