Voici un nouvel encart qui va grossir notre revue de presse sur « voitures de collection ».
Son titre suggestif (Un homme, une collection. Des Renault Sport et Alpine rares dans le garage de Guillaume) est sans confusion.
Annoncé sous la signature «d’anonymat
», l’écrivain est connu et fiable.
Ce papier peut donc être pris au sérieux.
Le post a été publié à une date indiquée 2023-07-15 07:00:00.
Texte :
Guillaume Le Roux ne se contente pas de diriger trois agences Renault en région parisienne. Il collectionne aussi les modèles sportifs du Losange. L’Argus vous fait découvrir ses Mégane R.S. radicales, ses Clio très spéciales et les deux Alpine A110 qui ont repris le flambeau depuis peu.
Publié le 15/07/2023 – 14:00
Renault Sport, c’est presque terminé. Autrefois populaire, ce label ne survit plus aujourd’hui qu’à travers la Mégane R.S. Ultime. Une série limitée à 1 976 exemplaires dont la commercialisation sera arrêtée d’ici la fin d’année. Désormais, dans le groupe Renault, tous les efforts sont concentrés sur Alpine. Mais « l’esprit R.S. » vit encore dans un garage de Jouy-en-Josas, dans les Yvelines, tout près de Versailles. C’est là que nous avons rendez-vous avec le directeur de l’établissement et de deux autres agences de région parisienne, Guillaume Le Roux. Un homme qui ne se contente pas de vendre et d’entretenir les productions du Losange. Il les collectionne aussi, avec une prédilection pour les modèles les plus rares et les plus radicaux : Clio V6, Mégane R.S. R26-R ou Trophy R… L’argus vous emmène à la découverte de tous ses trésors badgés Renault Sport, accompagnés depuis peu par deux Alpine A110 modernes.
Une Clio 2 R.S. comme première voiture
Malgré les « monstres sacrés » qui nous entourent, Guillaume accorde une attention toute particulière à une discrète Clio 2 R.S noire. En apparence, cette version phase 2 n’a pourtant rien de spécial. Elle est aujourd’hui bien moins recherchée que la Phase 3, reconnaissable à sa double sortie d’échappement centrale. Sans parler de certaines séries spéciales très courues sur cette génération, comme la Trophy jamais sortie en France et dotée d’amortisseurs dignes de la compétition. Mais pour notre hôte, qui « baignait dans Renault depuis toujours » grâce aux garages que son père lui a transmis, cette citadine musclée est bien un modèle pas comme les autres. « Ça a été ma première voiture, explique Guillaume, elle m’a passionné, j’ai trouvé son compromis vraiment excellent […] Aujourd’hui, c’est elle qui me tient le plus à cœur. »
Cette Clio 2 R.S. a été ensuite rejointe par un exemplaire de sa remplaçante. Sauf que le collectionneur en herbe a cette fois jeté son dévolu sur une version aussi exclusive que méconnue : la Renault Sport Paris, alias RSP. Cette série limitée à seulement 15 exemplaires était une initiative de la filiale de distribution Renault Retail Group (RRG). Elle se distingue par sa peinture mate, qui était alors inédite sur le modèle et rare chez les constructeurs français. L’engouement suscité à l’époque va donner des idées au siège de Renault pour proposer une version un peu plus diffusée, fabriquée à 666 unités et baptisée Ange et Démon.
Deux autres Clio très spéciales
Notre passionné possède encore trois autres Clio. Deux d’entre elles ont particulièrement attiré notre attention. La première, c’est cette version V6 qui trônait ce jour-là dans le hall de l’agence aux côtés de l’A110 R. Un modèle totalement à part dans la production automobile. « Renault qui sort une Clio propulsion avec un V6 dedans, un moteur central arrière, c’est impensable » , rappelle Guillaume. Il nous relate avoir eu auparavant un autre exemplaire, à la couleur bleue plus habituelle sur ce modèle. Mais il a finalement craqué sur cette Clio V6 dont la robe sombre convenait mieux à ses goûts : « comme j’aime beaucoup le noir, j’essaie de prendre toutes les voitures noires. »
Trouver une Clio R.S 18 noire aura été bien plus simple, puisque cette série spéciale, apparue vers la fin de carrière de la Clio 4, n’existait que dans cette teinte, ponctuée de touches jaunes. Mais Guillaume va « pousser le vice » jusqu’à acquérir deux exemplaires, qui vont connaître un destin très différent. Si le premier est resté d’origine, le second a été transformé en réplique du concept R.S.16. Présenté en 2016, ce prototype très abouti n’avait hélas jamais obtenu le feu vert pour une entrée en production. Notre amoureux du Losange va donc essayer de « s’en rapprocher le plus possible », grâce à la pose d’un kit carrosserie vendu par Renault Sport, à l’élargissement des voies ou à la suppression des places arrière. Par rapport au concept, qui avait fait un passage par l’agence de Jouy-en-Josas avec le pilote Renault Sport Laurent Hurgon, il manque cependant encore un élément important : le moteur de 275 ch et le train avant de la Mégane 3 R.S.
Un trio de Mégane R.S. radicales
La Mégane R.S. R26-R fait partie des modèles préférés de notre passionné, qui a pu goûter à ses talents sur route comme sur circuit.
L’argus
L’habitacle de cette compacte très spéciale avait surpris par son dépouillement, allant jusqu’à sacrifier les places arrière façon 911 GT3.
L’argus
En 2015, la Mégane 3 R.S. Trophy-R a repris la recette de la R26.R… et le record du Nürburgring chez les tractions par la même occasion.
L’argus
Cette Trophy-R a débarqué plus tôt dans la carrière du modèle que ses devancières, mais elle demeure la plus affûtée des Mégane 4 de route.
L’argus
La Mégane R.S. R26-R fait partie des modèles préférés de notre passionné, qui a pu goûter à ses talents sur route comme sur circuit.
L’argus
L’habitacle de cette compacte très spéciale avait surpris par son dépouillement, allant jusqu’à sacrifier les places arrière façon 911 GT3.
L’argus
En 2015, la Mégane 3 R.S. Trophy-R a repris la recette de la R26.R… et le record du Nürburgring chez les tractions par la même occasion.
L’argus
Cette Trophy-R a débarqué plus tôt dans la carrière du modèle que ses devancières, mais elle demeure la plus affûtée des Mégane 4 de route.
L’argus
A défaut d’effectuer cette greffe mécanique complexe, Guillaume peut déjà goûter régulièrement aux saveurs de ce quatre-cylindres deux-litres turbo et de cette suspension à pivots découplés. Il possède en effet chacune des trois générations de Mégane R.S., dans leurs versions les plus radicales. A commencer par celle qui est souvent considérée comme le « Saint Graal » des amateurs de Renault Sport : la R26.R. C’est avec cette compacte allégée à l’extrême, sortie en 2008, que le Losange a réussi pour la première fois à signer le record du tour du Nürburgring, dans la catégorie des tractions. Notre interlocuteur en parle avec un réel enthousiasme :
C’est une voiture incroyable… pas de ceintures de sécurité, homologuée avec des harnais, avec des pneus semi-slicks, les vitres à l’arrière, c’est pas du verre, c’est du plexi [..] c’était la voiture emblématique, pour une voiture française c’est impressionnant ce qu’ils ont réussi à faire !
Aujourd’hui, il voue ainsi toujours beaucoup d’affection à cette « petite mémère », qu’il qualifie de « karting » et de « jouet » . Pour lui, elle est donc bien davantage qu’un simple collector numéroté. Cette Mégane R.S. R26.R n’avait toutefois pas vraiment trouvé son public à l’époque, ce qui en fait aujourd’hui une véritable rareté. D’après l’excellent ouvrage « Renault Mégane R.S. La loi de la traction » de Maxime Joly, seuls 365 des 450 exemplaires programmés auraient trouvé preneur. Cela n’empêchera toutefois pas Renault de donner une suite à l’histoire, avec les Mégane 3 et 4 Trophy-R, à la philosophie similaire. La première a été écoulée à 322 unités dans le monde à partir de 2015, tandis que la seconde a été vendue en 2019 sous forme de série limitée à 460 exemplaires. Guillaume se sait donc privilégié d’avoir pu devenir le propriétaire de toute cette lignée, et de pouvoir en éprouver toutes les qualités sur route comme sur circuit. « C’était un rêve de pouvoir avoir toutes les séries limitées qui allaient suivre. Mais quand j’ai vu la Mégane 3 dans le même principe que la R26.R, j’ai trouvé la voiture vraiment extraordinaire et j’ai dit si je peux, j’y vais. » L’achat de la Mégane 4 R.S Trophy-R s’imposait presque comme une évidence par la suite, malgré une carrosserie forcément blanche !
L’Alpine A110 prend le relais
Seulement démarquée par sa présentation spécifique, l’onéreuse Mégane R.S. Ultime n’a, elle, pas su trouver vraiment grâce aux yeux de Guillaume. Quant aux anciennes, elles ne sont pas vraiment sa tasse de thé. Ce jeune chef d’entreprise très occupé apprécie leurs charmes, mais il juge aussi qu’elles engendrent trop de « complexité pour trouver les pièces, réussir à les laisser dans un état très sain… ça demande beaucoup de temps. » Il s’est d’ailleurs récemment séparé d’une R5 Turbo 2 avec moins de 15 000 km afin d’aider à financer son tout dernier « caprice » : une A110 R. Eh oui, depuis quelques années, notre homme a fini par céder aux sirènes d’Alpine. Même s’il l’a initialement fait quasiment à contre-coeur.
Renault Sport, c’est fini malheureusement, je pense que ça a déçu beaucoup de personnes, déplore-t-il. Mais c’est une stratégie de Renault et passer sur Alpine, c’était la continuité, une bonne partie des ingénieurs de Renault Sport sont allés chez Alpine et ont continué à développer leur savoir-faire.
Après avoir pris beaucoup de plaisir au volant de son A110 Première Edition, Guillaume n’a donc pas hésité à s’offrir la plus extrême des berlines modernes. D’autant qu’il voit dans cette A110 R une sorte de descendante indirecte de ses Mégane radicales, avec un concept qui privilégie l’allègement et l’optimisation des trains roulants plutôt que la quête de puissance.
Un Spider pour compléter la collection ?
Le modèle qu’il rêverait désormais de voir débarquer dans son garage personnel porte cependant bien le label Renault Sport… même s’il est passé tout près d’être badgé Alpine. Il s’agit en effet du Spider, apparu en 1995, juste après la « mise en sommeil » du constructeur de Dieppe. C’est avec lui que Renault Sport est passé de la compétition aux productions routières. « Moteur de Clio Williams, caisse complètement dingue, c’est vrai que c’est une voiture que j’aimerais bien ajouter à ma collection si possible. » Dommage pour notre aficionado du noir que ce roadster sans concessions ait seulement été proposé en jaune, bleu, rouge ou gris ! L’argus lui souhaite néanmoins de parvenir à transformer ce souhait en réalité, et le remercie vivement pour le temps qu’il nous a consacré. Si vous cherchez à faire entretenir votre A110 moderne ou votre Renault Sport, vous devriez pouvoir la confier aux garages Le Roux de Jouy-en-Josas, de Versailles ou de Fontenay-Le-Fleury sans trop vous inquiéter. Toute l’équipe y est habituée à voir passer ces productions françaises un peu particulières.
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