Essai du prototype BMW M5 Touring

Les routes A et B détrempées de Snowdonia ne sont pas idéales pour vraiment faire travailler une voiture aussi puissante et imposante. Elle semble large, car elle l’est (plus de 70 mm plus large que la série 5 G90 de série standard sur l’essieu avant), mais elle est étonnamment agile, souple et composée sur des surfaces complexes, et semble pleinement adulte dans la linéarité et la précision intuitive avec laquelle elle se dirige d’un virage à l’autre.

Pourrait-il s’agir d’une M5 plus décontractée et aux jambes plus longues que la dernière, une sorte de retour à la recette dynamique, par exemple, du célèbre «bahnstormer» E39 ?

« Nous ne sommes pas aveugles aux défauts de nos propres voitures », déclare Hacker. « Avec l’ancienne F10 M5 Competition, nous sommes probablement allés un peu trop loin dans l’agressivité de l’exécution, et certains de nos clients nous l’ont dit. Cette fois, nous avons simplement dû nous rappeler que la M5 n’est pas une voiture de course. C’est un véhicule de travail – un outil pour les affaires et la vie quotidienne, dans certains cas – et ce qui compte le plus pour elle, c’est son aptitude à une utilisation rapide sur route. »

C’est pour cette raison, explique Dirk, qu’ils ont opté pour des ressorts hélicoïdaux progressifs pour la suspension de la voiture. La division M n’utilise pas de ressorts pneumatiques, qui entraînent des problèmes de frottement à haute fréquence, mais savait qu’un ressort hélicoïdal suffisamment ferme laisserait une voiture aussi lourde que la M5 avec un débattement de roue réduit. En l’état, les ressorts hélicoïdaux progressifs de la M5 offrent un débattement de 100 mm à la suspension. Cela lui permet d’être étonnamment souple sur les bosses, donne aux amortisseurs de la voiture de la place pour travailler et maintient également les roues au sol lorsque la carrosserie est fléchie vers le haut.

Snowdonia possède certaines des routes les plus difficiles que ce testeur connaisse en matière de contrôle vertical de la carrosserie. La M5 Touring s’en sort sans problème et ne semble lourde que dans ces fractions de seconde révélatrices lorsque son poids se déplace sur son essieu arrière. La puissance ultra-accessible de son accélération assistée électriquement lui permet d’accélérer sans même baisser le rapport. Et l’assurance de son niveau de traction et d’adhérence, ainsi que la précision soigneusement dosée de sa direction et du contrôle de la carrosserie, font que sa taille et son volume semblent moins problématiques qu’on pourrait le penser, bien qu’aucun des deux ne disparaisse complètement.